Nous allons traiter aujourd'hui des balbutiements de l'émail. En premier lieu le mot ÉMAIL : Le mot Electrum : signifiant primitivement l'or. puis sous Homère et Pline l'Ancien un alliage d'or et d'argent, enfin pour les écrivains du bas empire, c'est le cloisonnage métallique préparé pour recevoir de l'émail et par métonymie, l'émail lui-même. On trouve au 2ème siècle Olovitréus qui signifie émaillé, la première mention Smaltum se situe dans l'inventaire des objets précieux sous Louis IV(847-855) où il est question d'un tableau en émail. Avant le 9ème siècle, un terme propre a donc fait défaut, en effet seuls lapis et gemma sont employés pour désigner toute matière vitreuse. A ce propos je vous rappelle la différence de technique entre émail et pâte de verre : Émail : poudre déposée sur le métal et passé au four afin de fondre et d'adhérer à celui-ci. Pâte de verre : verre coulé et solidifié puis découpé inséré dans un logement, ou bien mastics colorés et sèches au soleil. Aussi je traiterai ce sujet " l'émail dans l'antiquité" au conditionnel. Pourquoi me direz vous ? D'une part pour les raisons exposées plus haut (termes différents), d'autre part parce que là comme dans d'autres domaines l'analyse des pièces étudiées pose souvent plus de questions qu'elle n'apporte de réponse. Néanmoins, il est possible de dire que dès l'instant où l'homme a su fabriquer du verre, il à pu | fabriquer des émaux, dès le deuxième millénaire, les sociétés de la Méditerranée savent produire le verre, l'émail peut donc être une conséquence de cette invention. ÉGYPTE: Les hommes et les femmes y ont un goût très prononcé pour la parure: bijoux reproduisant beaucoup d'animaux, tous portant une symbolique forte : le scarabée, l'œil mystique, l'épervier égyptien, le disque ailé.... Les couleurs sont vives : bleu, vert, jaune, noir, rouge. Les rares émaux sont tous de petites dimensions, des bijoux. Le métal essentiel a cette période est l'or, malléable à souhait et qui a toujours exercé une fascination sur l'homme, peut être à cause de son interprétation symbolique. Une des techniques les plus employées sur l'or est le cloisonné qui permet d'apporter de la couleur en insérant des pierres, des pâtes de verre, de la céramique ou de l'émail. Ce "verre poreux à l'émail' opaque serait utilisé afin de remplacer les pierres précieuses. Quelques rares spécimens montrent des verres enchâssés de façon si parfaite qu'ils pourraient être fondus directement dans les cloisons. D'après E.RUPIN, au moins trois pièces semblent être de l'émail : un petit épervier à tête humaine et deux bracelets d'or représentant des animaux ; il reste de nombreuses traces d'émail, or un mastic aurait disparu depuis longtemps, les parties planes restantes adhèrent bien au métal et troisième raison, il n'y a aucune languette de repli pour maintenir des pâtes | de verre. Nous pouvons noter également un pendentif en forme de vautour appartenant au musée du Caire qui serait en or émaillé. LA PÉRIODE MYCÉNIENNE : il semble que les plus anciens émaux connus avec certitude datent de 1200 avant J.C: leur origine est mycénienne, et le trésor vient de la tombe de Kourion à Chypre (photo). LES CELTES : Un autre métal sur lequel les artisans ont travaillé est le bronze qu'il est aussi possible d'émailler. On connaît ainsi quelques ornements émaillés sur bronze appartenant à cette époque (à partir du 1er siècle avant J.C) LA GAULE ROMAINE : On retrouve ici la parure, le bijou et en particulier les fibules évoluées : les broches. Les plus anciennes datent de l'époque de Claudius, l'émail n'intervient sur les fibules que sous la forme de bouton. Puis à partir du 2eme siècle les formes se compliquent et la polychromie apparaît, nous retrouvons le rouge, le vert, le bleu. Bien des incertitudes demeurent mais une chose est sûre, déjà dans l'antiquité, émail ou pâte de verre, peut importe finalement, ont été utilisés pour embellir le métal, le faire resplendir, le sublimer. A bientôt, C.LLARI
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